Il existe de nombreuses formes de plantes, plus ou moins utilisables chez les animaux, avec un confort d’utilisation variable.

De plus, suivant leur mode de fabrication, ces différentes présentations phytothérapeutiques conservent +/- bien les principes actifs (= les molécules efficaces) des plantes, permettant ou non l’assimilation du totum de la plante.

Enfin, ces formes variées sont +/- compatibles les unes avec les autres ; c’est nécessaire à connaître si l’on veut faire des mélanges efficaces.

 

Voyons ces différentes présentations, avec leurs avantages et leurs inconvénients :

 

1)  les plantes fraîches :                                                pas chez les animaux

– forme peu pratique car il faut des connaissances botaniques parfaites pour ne pas se tromper dans leur reconnaissance et leur cueillette
– odeur et goût trop forts (éventuellement valable chez le cheval)
– conservation très limitée (car la plante fraîchement coupée fermente et pourrit très rapidement).

 

2) les plantes sèches en « morceaux » :                           peu pratique pour les animaux

– ces plantes sont grossièrement découpées (par exemple des feuilles « mondées »)
– elles sont plutôt utilisées pour les tisanes en infusion ou en décoction (formes peu pratiques chez les animaux ; voir Chapitre 8).

 

3) les poudres de plantes sèches :                                forme la plus pratique pour les animaux

réunissant plusieurs avantages, la poudre de plantes sèches est la forme la plus adéquate pour les animaux :

– la partie de la plante utilisée est « complète », ce qui garantit d’avoir le « totum » de la plante
– la concentration des principes actifs est naturelle (donc ni trop concentrée, ni trop diluée)
– la transformation des plantes est réduite au minimum (cueillette + séchage), permettant la meilleure conservation des principes actifs qui ne vont donc pas être modifiés ou même dénaturés par diverses manipulations (distillation, extraction à l’alcool,…)
– la forme sèche est stable et se conserve très bien dans de bonnes conditions (dans un pot en verre à l’abri de l’humidité)
– les diverses poudres sont faciles à mélanger ; on peut donc aisément combiner plusieurs plantes pour obtenir toutes les actions désirées ; on peut aussi y rajouter des nutriments, se trouvant aussi le plus souvent aussi sous forme de poudres, ce qui facilite les mélanges (par exemple : un mélange contenant une plante anti-inflammatoire + une plante diurétique + une plante anti- oedème + du fer + vitamine C + vitamine B9)
– l’odeur des mélanges de plantes n’est pas trop fort (il faut éviter certaines plantes comme le radis noir, la fumeterre,… mais ces plantes n’ont pas été retenues par Phyto-animaux pour les mélanges pour nos compagnons, et elles ne sont pas non plus présentes dans le listing des plantes en vrac proposées sur le site)
– le goût est parfois un peu amer, mais pour les chiens et les chats, on peut mélanger cela avec de la pâté ou une « ration maison » (viande + féculent + légumes + jus de viande)*
– le goût amer ne pose quasiment pas de problème chez les chevaux, habitués à manger des plantes ; pour les animaux un peu difficiles, on peut rajouter une poignée de graines avec un peu de jus de pomme (une fiche conseil est distribuée avec chaque phyto-préparation)
– cette forme a le coût le moins cher et permet la meilleure adaptation du mélange à la maladie de son animal (personnalisation de la formule facile et efficace).

 

* Dans la pratique, on observe depuis longtemps que si l’animal met parfois 1 ou 2 jours avant d’accepter le mélange, il le prend ensuite volontiers, comme si son organisme lui indique que ce mélange est bon pour lui et répond réellement à un besoin physiologique.
De plus, on constate aussi souvent qu’après une période plus ou moins longue (15 jours, 3 semaines), l’animal commence à rechigner au mélange, comme si son organisme comprend que son corps n’en a plus besoin.

 

4)  les extraits fluides classiques :                                  pas chez les animaux

– les principes actifs des plantes sont extraits par plusieurs procédés successifs dans de l’alcool éthylique ; or il vaut mieux éviter tout solvant alcoolique pour nos compagnons
– même si la conservation est bonne, le manque de choix des plantes et le coût souvent élevé de cette forme sont des inconvénients importants.

 

5)   les extrait phyto-standardisés = EPS :                     forme utilisée chez les animaux

– ils sont aussi appelés extraits fluides glycérinés
– il s’agit d’une présentation liquide de plantes, traitées par le froid, subissant des extractions successives dans de l’eau et de l’alcool, puis après évaporation du solvant, il y a remise en suspension dans une solution glycérinée pour la conservation (glycérine = glycérol = alcool neutre faiblement toxique)
– les principes actifs sont très dilués
– la conservation est bonne, mais le manque de choix des plantes et le coût élevé de cette forme sont des inconvénients importants, ainsi que les quantités minimales importantes (flacons d’ 1/2 litre pour chaque plante)
– le goût parfois trop fort de certains EPS en limite l’usage chez les animaux (et les chats ne l’apprécient pas souvent).

                   

6)   les  suspensions intégrales de plantes fraîches = SIPF :                  pas chez les animaux

– il s’agit d’une présentation liquide de plantes, traitées par la froid puis mises en suspension dans l’alcool à 30°, ce qui n’est pas une forme adéquate pour les animaux
– les principes actifs sont très dilués
– la conservation est bonne, mais le manque de choix des plantes et le coût élevé de cette forme sont des points négatifs.

 

7)  les extraits secs :                                               pas chez les animaux

– les principes actifs des plantes sont extraits par plusieurs procédés successifs dans de l’alcool éthylique ou dans de l’eau, puis on élimine le solvant pour obtenir une forme solide et sèche
– ATTENTION : il ne faut surtout pas confondre cette forme avec les poudres de plantes sèches ! En effet, par cette méthode, les plantes subissent plusieurs manipulations parfois « agressives », dénaturant les principes actifs les plus fragiles des plantes ainsi traitées (ce qui n’est pas le cas des poudres de plantes sèches qui, elles, sont très peu manipulées et donc bien conservées « en l’état »)
– une mauvaise conservation et un prix élevé sont des inconvénients importants
– les principes actifs sont très concentrés, rendant cette forme dangereuse pour les animaux, sensibles à une trop forte concentration des molécules actives.

 

8)  les teintures-mères  = TM, les teintures officinales ou les alcoolatures :                                pas chez les animaux

– les plantes (sèches ou fraîches) sont macérées dans de l’alcool
– les principes actifs sont très dilués
– malgré la très grande variété de plantes disponibles et son coût très faible, cette forme n’est pas conseillé pour un usage chez les animaux à cause du solvant alcoolique.
– (NB : teintures officinales et alcoolatures sont des formes anciennes qui ont presque disparu).

              

9)  les huiles essentielles = HE :                                       

forme pratique mais à usage externe et avec certaines précautions d’emploi (voir Chapitre 11)

– les plantes subissent une hydrodistillation (distillation grâce à de la vapeur d’eau dans un alambic), concentrant ainsi une partie des principes actifs – ceux qui sont entraînés par la vapeur d’eau – dans des solutions « huileuses » qu’on appelle huiles essentielles (HE) et qui sont utilisées en aromathérapie
– ces formes sont liposolubles ; elles ne se mélangent donc pas dans l’eau ou avec toute autre forme hydrosoluble (teintures-mère, hydrolats,…)
– les principes actifs qui se trouvent dans les HE sont hautement concentrés, rendant leur utilisation très dangereuse chez les animaux pour qui n’a pas de connaissances solides en aromathérapie
– ces formes liposolubles favorisent la toxicité de certaines HE sur le tissu nerveux, la toxicité digestive, les risques allergiques, la dermocausticité,…
– NB : ce procédé d’extraction permet également l’obtention des hydrolats (voir paragraphe suivant)
IMPORTANT : PAS d’HE pour le CHAT car il ne les supporte pas (beaucoup sont toxiques pour lui et les quelques HE non toxiques le font baver intensément, ce qui n’est pas grave mais qui est très impressionnant pour le propriétaire et perturbant pour l’animal) (Lire aussi le Chapitre 11).

             

10)  les hydrolats ou eaux florales :         utile chez les animaux, surtout pour les chats

– le procédé d’extraction des plantes est également l’hydrodistillation, mais on récupère la phase aqueuse pour obtenir les hydrolats
– une partie des principes actifs de la plante sont présents, et hautement dilués
– contrairement aux HE : ils ont une très faible toxicité et cette forme est hydrosoluble
– leur utilisation est très pratique pour le chat chez qui les huiles essentielles sont déconseillées
– leur coût est le plus souvent très abordable
– malheureusement, la variété des plantes disponibles sous forme d’hydrolats est relativement faible (par rapport aux plantes sèches).

11)   les bourgeons :                                           peu utilisé pour les animaux

– l’utilisation des bourgeons de plantes s’appelle la gemmothérapie
– le bourgeon de la plante est mis en macération dans un solvant contenant de l’alcool et de la glycérine puis il est filtré ; on obtient alors un macérat concentré ou macérat-mère
– par le passé, ce macérat-mère était ensuite dilué 10 fois dans un mélange eau/alcool/glycérine nommé macérat glycériné 1D (dilution à 1/10) ; il n’est plus trop utilisé actuellement
– les principes actifs sont très dilués
– comme il y a peu de références, cela ne donne pas beaucoup de choix de plantes.

             

12)  les macérats (huileux) :                                              peu utilisé pour les animaux

– il s’agit de plantes que l’on fait macérer plus ou moins longtemps dans une huile végétale (par exemple de l’huile de millepertuis, de l’huile de noisette,…)
– c’est un type de préparation ancestrale, une méthode moins utilisée de nos jours
– suivant l’huile végétale utilisée, le problème de conservation peut se poser
– les principes actifs sont très dilués et ne sont pas en quantités connues ; cela ne permet donc pas d’avoir des préparations standardisées et fiables.

            

13) les fleurs de Bach :                                         peu utilisé pour les animaux

– elles sont aussi appelés élixirs floraux
– il s’agit d’une forme liquide de certaines plantes
– la variété des plantes est relativement restreinte
– le choix de la plante se base sur des critères psychologiques et des symptômes émotionnels ; des réserves sont donc à émettre par rapport à leur utilisation chez les animaux, puisque les comportements sont différents de ceux des humains.

 

Commentaires pour la méthode des fleurs de Bach :

le choix de la fleur de Bach pour le traitement est surtout lié à l’état psychologique de l’animal, mais cette façon de procéder pose question quant à son efficacité car :

– au départ, les fleurs de Bach ont été élaborées pour des maladies humaines ; le fait de transposer cela aux maladies animales est une erreur énorme et fréquente
– il peut y avoir un défaut d’appréciation de la situation psychologique de l’animal par son propriétaire (l’animal ne parle pas)
– il y a des erreurs d’interprétation de son comportement, notamment car l’observateur peut avoir une mauvaise connaissance des comportements normaux chez les animaux
(par exemple, on pense que le chien qui lèche la main après une punition veut se faire pardonner, mais en fait il récupère son statut de dominant !)
– on peut toujours faire – même inconsciemment – une projection anthropomorphique sur l’animal
(le propriétaire pense que son animal est déprimé, alors qu’en fait, c’est lui qui est déprimé)
– on peut constater que certaines plantes utilisées sous forme de fleurs de Bach pour certaines maladies ne correspondent pas à l’utilisation classique de cette plante en phytothérapie. Il y a donc parfois non similarité d’action d’une plante entre sa forme d’élixir floral et sa forme d’utilisation classique (plante sèche, teinture-mère ou autre).
Cela pose question quant à l’efficacité des fleurs de Bach, surtout quand la pharmacognosie  (étude biochimique des principes actifs) donne de bonnes explications scientifiques pour la phytothérapie, mais pas pour les fleurs de Bach.

 

En résumé :

Les formes de plantes les plus adéquates comme compléments alimentaires pour les animaux sont :

 

–  de préférence :    les poudres de plantes sèches ; les hydrolats et les huiles essentielles pour l’usage externe uniquement (et avec beaucoup de précautions)

 

–  éventuellement :     les EPS (et les macérats de bourgeons)

Remarque :
certaines plantes n’existent que sous forme sèche et d’autres qu’en tant qu’huiles essentielles, ce qui explique la complémentarité de l’utilisation des plantes avec de la phytothérapie et de l’aromathérapie.

 

Certaines formes peuvent être utilisées chez les animaux, mais avec beaucoup de préparations ou de précautions d’utilisation (teintures-mères, plantes fraîches).
Pour les autres formes, elles ne sont pas retenues pour les animaux, soit parce que leur utilisation ou leur efficacité pose problème, soit parce que leur forme n’est pas adaptée aux animaux, soit parce que leur gamme n’est pas assez développée ou trop chère (plantes sèches grossièrement coupées, extraits fluides, extraits secs, SIPF, macérats huileux, fleurs de Bach).

 

Dr. Ariane

Phyto-animaux

 

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