De par le procédé d’extractions des principes actifs des plantes, les huiles essentielles sont hyperconcentrées en molécules biochimiques (lire le Chapitre 6 : « Les plantes de phytothérapie : sous quelles formes ? »).

Ces molécules sont très variées, complexes et certaines sont très toxiques (phénols, aldéhydes aromatiques,….), ce qui implique que leur utilisation chez les animaux doit impérativement se faire par des traitements élaborés par un vétérinaire aromathérapeute expérimenté.

 

  •  Voici les grands principes d’utilisation des HE chez les animaux :

 

1) n’utiliser les HE que pour un usage externe, de préférence sur une peau intacte

 

2) ne jamais utiliser les HE pures sur les muqueuses ou sur les plaies ouvertes

 

3) utiliser les HE sous forme hautement diluée dans un support huileux adéquat :

pour un usage cutané, les HE doivent être mélangées dans un support gras (huile végétale comme l’huile d’olive, l’huile de noisette,…) et diluées à hauteur de maximum 10 % pour les HE les moins agressives (lavande vraie, tea tree,…)

 

4) ne pas utiliser les HE de manière prolongée (quelques jours de traitement suffisent)

 

5) éviter l’usage des HE dermocaustiques ou toxiques

(comme celles contenants des phénols, des cétones, des aldéhydes aromatiques,…) :

si vraiment leur usage est indispensable (bactéries résistantes aux traitements classiques, plaies très infectées,..), elles sont à diluer à une concentration de 1 à 2 % maximum dans un support gras adéquat.
(On peut travailler avec des concentrations plus hautes, mais uniquement avec des préparations élaborées par un vétérinaire expérimenté et spécialisé en aromathérapie et avec un suivi médical rigoureux).

 

6) PAS d’HE chez les chats ! Préférer la solution alternative que sont les hydrolats :

Même si quelques rares HE peuvent être utilisées chez lui, il vaut mieux être radical pour ne prendre aucun risque.
En effet, la plupart des HE sont trop toxiques pour lui, notamment à cause des voies de métabolisation limitées chez lui.

(lire le Chapitre 7 : « Les particularités animales et la phytothérapie » au point d : Métabolisation)

Et même si les HE ne sont pas toxiques (HE de lavande vraie), elles le perturbent fortement au point de le faire baver immédiatement et intensément ; ce n’est pas vraiment grave mais c’est terriblement impressionnant et cela effraie le propriétaire (qui croit souvent que son animal fait une crise d’épilepsie !).

 

7) PAS d’HE non plus chez les animaux jeunes, vieux, malades, en convalescence, gestants ou en lactation

 

8) avec les HE, dans le doute : on s’abstient !

 

9) certaines HE peuvent être utilisée en aérolosothérapie (= inhalation = nébulisation), mais le plus souvent, il s’agit d’un traitement nécessitant un suivi vétérinaire (infection respiratoire, coryza sévère,…)

 

10) éviter d’utiliser des HE d’ambiance ou pour parfumer votre maison ou votre linge :

les animaux, avec leur odorat performant, peuvent être fortement perturbés par ces molécules olfactives trop fortes pour leur narines délicates. Il s’agit d’une sorte de pollution olfactive (malheureusement de plus en plus fréquente), entraînant parfois des troubles de comportement ; surtout chez les chats (malpropreté, griffades, animal qui ne rentre plus dans la maison,…).

 

  •  Un commentaire concernant l’utilisation éventuelle des HE contre les parasites externes (tiques, puces, mouches,…) :

Dans le commerce, on trouve de plus en plus d’antiparasitaires externes à base d’HE ou d’autres substances naturelles.

Malheureusement, ces produits ne conviennent pas pour diverses raisons :

– soit les molécules naturelles sont associées à des molécules chimiques, rendant le produit toxique Exemple : rajout de perméthrine, toxique pour le chat (lire le paragraphe concernant le pyrèthre et ses dérivés, dans l’article « Vermifuge pour chat : naturel ou chimique ? »)

– soit le produit est vraiment naturel, mais les HE utilisées sont toxiques ou trop dosées, ce qui peut être source d’intoxication pour l’animal

– soit le produit est naturel et ne contient que des molécules sûres, mais alors on aura un problème d’efficacité : ce produit n’aura pas beaucoup de résultats, ou alors il aura un effet qui ne durera pas dans le temps (problème de rémanence, c’est le cas des solutions naturelles anti-mouches pour le cheval).

 

Certains vieux remèdes de grand-mère sont +/- efficaces mais limités à un usage pour les chiens uniquement :
– placer des fougères fraîches ou sèches sous le panier du chien pour limiter les puces
– mettre des sachets de lavande (en plantes sèches, pas en HE car pollution olfactive)
– frotter votre chien avec du vinaigre pour éliminer les puces

Ces « trucs » limiteront les parasites mais ne les élimineront pas tout à fait.

Le recours aux produits chimiques dans la lutte contre les parasites est donc quasiment incontournable, mais le meilleur conseil est de ne les utiliser que si votre animal est TRES parasité.

Il vaut mieux utiliser ces produits chimiques si la nécessité s’en fait sentir, quand votre animal est très dérangé, qu’il se gratte beaucoup ou s’il souffre d’allergie de type DAPP (dermatite allergique aux piqûres de puces), et non systématiquement chaque mois comme les fabricants le conseillent.
En effet, par cet usage mensuel excessif et systématique, vous faites marcher la roue purement commerciale, vous intoxiquez inutilement votre animal et vous favorisez l’apparition de parasites résistants.

 

Donc comme pour tout : faites-en un usage parcimonieux, réfléchi et uniquement si l’état de santé de votre animal le nécessite, ou que la présence de parasites est vraiment trop importante.

 

Dr. Ariane

Phyto-animaux

 

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