Le chat doit régulièrement être vermifugé, sinon il peut avoir des vers intestinaux qui peuvent perturber son système digestif, ou des vers dans sa trachée, le faisant tousser.
Les vermifuges actuels sont de nature chimiques, mais existe-t-il un moyen de vermifuger son chat de manière naturelle ?

 

Comment mon chat attrape-t-il des vers ?

Les oeufs des parasites internes se trouvent normalement dans la terre. Quand le chat marche dehors, il peut avoir des oeufs de vers qui se collent sur ses poils et ses coussinets.

Comme le chat fait régulièrement sa toilette, il avale ces oeufs qui vont s’installer dans son système digestif… et y rester !

Une nourriture mal lavée ou une viande mal cuite peuvent aussi transmettre des vers à votre chat.

Les puces aussi peuvent transmettre des parasites intestinaux : le chat « croque » les puces en faisant sa toilette et les avale, ingérant par là même des vers qui vont coloniser son intestin.

Mais les puces sont aussi vectrices d’oeufs de parasites pouvant s’installer dans la trachée de votre chat. Ils pourront alors l’empêcher de respirer normalement et cela le fera même tousser.*

 

Des vers qui s’accrochent…

Les types de parasites respiratoires du chat sont peu nombreux (aelurostrongylus, ollulanus), alors que les parasites digestifs sont très nombreux (taenia, ascaris, ankylostomes,….) mais tous ont 2 caractéristiques :

  • quand ils sont installés dans l’intestin ou la trachée du chat, ils sont parfois difficiles à déloger, ce qui explique que les bons traitements vermifuges se font normalement sur 2, 3 ou 4 jours pour être efficaces et éliminer tous les vers internes,
  • si le chat n’est pas régulièrement débarrassé de ces vers, ces derniers peuvent rendre le chat très malade (amaigrissement, anémie, faiblesse, toux, infections diverses, mauvais état général, diarrhée, pneumonie,…).

Vermifuger régulièrement son chat est donc une nécessité et un soin de base pour son compagnon à quatre pattes !

 

Comment savoir que mon chat a des parasites internes ?

Selon le degré d’infestation parasitaire, le chat aura des symptômes plus ou moins importants.

Il pourra souffrir de ballonnements, de crampes abdominales, de boulimie, de diarrhée, d’amaigrissement, de vomissements, de dermatose (le chat peut se gratter et se lécher plus intensément),….

On peut parfois aussi voir des petits vers dans les matières fécales ou collés sur le bord de l’anus, mais pas toujours.

Dans le cas d’une trachée encombrée par des vers, ce sera le chat qui avance son cou en avant et qui tousse faiblement, en roulant sa langue. Il pourra aussi de temps à autre se racler la gorge, comme s’il avait… un chat dans la gorge !

 

Bien vermifuger son chat

Pour un chat qui sort à l’extérieur – et donc qui peut éventuellement chasser –  la fréquence de vermifugation est de 3 à 4 fois par an, soit tous les trimestres.

Pour un chat qui ne sort pas : 2 fois par an est suffisant (par exemple au printemps et en automne).

 

Il faut pouvoir compter sur un vermifuge efficace, peu onéreux et qui pourra être donné 3 à 4 fois par an.

L’idéal étant de ne pas utiliser toujours le même vermifuge, mais d’en changer au long de l’année, vous pouvez vous servir de 2 ou 3 vermifuges différents que vous alternerez au fil des trimestres, pour éviter l’apparition de résistance.

Il existe plusieurs vermifuges très efficaces chez le chat, tels de bons vieux produits comme le Telmin®, le Panacur®, le Flubénol®,….

 

Des plantes pour vermifuger son chat ?

Mais est-il possible de bien vermifuger son chat (ou son chien) avec des plantes ?

Malheureusement, la réponse est sans appel : la phytothérapie n’offre quasiment pas de solution efficace et sans danger pour bien vermifuger votre chat.

Si vous trouvez néanmoins des produits se vantant de vermifuger votre chat (ou votre chien) :

  • soit c’est un produit contenant une plante toxique pour les carnivores (ail, absinthe,…), et vous jouez donc avec la santé de votre chat**
  • soit ce produit ne contient pas assez de plante vermifuge, auquel cas votre chat ne risque rien et il ne sera pas malade, mais…. le produit ne sera pas efficace pour le vermifuger ! (c’est en quelque sorte une arnaque)
  • soit le produit contient bien un vermifuge mais…. chimique, et ce sera donc un produit faussement naturel.

 

Mais passons en revue et plus en détail les diverses substances et plantes à qui l’on attribue des vertus antiparasitaires

  • les Liliacées, tels l’ail, l’oignon, l’échalote,… : **

Si ce sont de bons vermifuges pour les herbivores (cheval, vache,…), il est HORS de question de les utiliser chez nos carnivores domestiques tels le chat ou le chien. En effet, ils sont responsables de la destruction des globules rouges, pouvant provoquer une anémie sérieuse par hémolyse, parfois mortelle.

Autrement dit, si vous donnez de l’ail à avaler à votre chat ou votre chien, ses globules rouges peuvent être détruits, provoquant une anémie, puis un ictère (jaunisse) pouvant être grave.

Donc il faut bannir absolument tout vermifuge à base d’ail si vous voulez protéger la santé de votre chat (et de votre chien).

 

  • les Astéracées tels l’absinthe, l’armoise,… :

Ces plantes contiennent des cétones (notamment la thuyone), qui sont des molécules neurotoxiques, convulsivantes et abortives, pouvant provoquer des lésions musculaires et de l’insuffisance rénale.

L’absinthe est aussi anciennement connue comme « la fée verte« , l’alcool préféré des artistes maudits (Van Gogh,…). Elle contient en effet du méthanol, un alcool neurotoxique.

Toutes ces plantes sont donc fortement déconseillées pour nos animaux de compagnie.

Et un dernier petit mot concernant les antiparasitaires externes (anti-puces) :

 

  • le pyrèthre et ses dérivés :

le pyrèthre est une molécule naturelle se trouvant notamment dans le chrysanthème, le pyrèthre de Dalmatie,… C’est un insecticide végétal, paralysant le système nerveux des insectes. Il est donc utilisé comme antiparasitaire externe (anti-puces). Mais il est aussi très toxique chez le chat !

Le « cousin chimique » du pyrèthre est la perméthrine, tout aussi toxique pour le félin.

Le cas le plus fréquent d’intoxication est celui du produit anti-puces mis sur une maman chatte, mais comme les chatons peuvent la téter, ils sont en contact avec ce produit et ils meurent.

 

Un bon réflexe si vous voyez un vermifuge se vantant d’être naturel pour votre chat       

Lisez la composition et si vous y voyez « ail », « pyrèthre » ou « perméthrine », reposez le produit sur l’étagère et allez-vous en ! Vous éviterez ainsi d’intoxiquer votre minou préféré !

 

Et les huiles essentielles ou les teintures-mères ?

Chez le chat, les huiles essentielles sont en majorité trop fortes, trop concentrées en principes actifs pour lui. La plupart du temps, rien que le fait de sentir une huile essentielle ou d’en avoir sur le bout du nez le fait saliver abondamment (c’est impressionnant et un peu stressant !)

Pour ce qui est des teintures-mères, je ne les préconise pas car elles contiennent de l’alcool, ce qui est déconseillé pour le chat. De toute façon, rien qu’à l’odeur, votre minou gardera ses distances et vous aurez du mal à les lui faire avaler !

Chez le chat, on préfère avoir recours à certains hydrolats (tea tree, thym, sarriette), mais leur usage en est controversé car ces plantes contiennent quand même des substances incommodantes (voire toxiques) pour le chat.

De plus, les hydrolats n’ont pas une action vermifuge assez intense par rapport au fait que les vers digestifs sont particulièrement bien accrochés dans l’intestin du chat.

Certaines huiles végétales sont parfois citées (huile de Neem), mais leur efficacité est mitigée, et leur mode d’action semble plus lié à leur texture huileuse qu’à leur propriété vermifuge.

 

Et les graines de courge ?

Il semble que les graines de courge ont une action vermifuge (modéré), et leur toxicité ne semble

pas établie. L’utilisation se fera par réduction en poudre (1 à 2 gr pour un chat) et mélange dans la nourriture, avec un peu de levure pour faire passer le goût.

Mais on est quand même loin d’une bonne vermifugation « en bonne et due forme », avec un vermifuge de type chimique, ayant prouvé son efficacité et sa sécurité d’utilisation.

Rappelons encore une fois que la présence de parasites internes peut rendre votre chat vraiment malade ; cela nécessite donc une vermifugation efficace, régulière et sérieuse.

 

Conclusion

Si les plantes offrent des solutions pour la majorité des problèmes de santé de nos animaux de compagnie, ce n’est malheureusement pas le cas en ce qui concerne les antiparasitaires, notamment les vers internes (et les parasites externes).

Bien vermifuger son chat consiste donc à utiliser un vermifuge classique, acheté chez votre vétérinaire qui vous prodiguera les conseils adéquats. Ce sera à faire régulièrement, avec des molécules variées, d’où l’intérêt de bien noter la date et le nom du produit utilisé à chaque vermifugation dans le carnet de santé de votre chat. Il gardera ainsi beau poil et bonne santé le plus longtemps possible, pour votre plus grand bonheur.

 

L’équipe de Phyto-animaux.com

 

* Lire également l’article de  Phyto-animaux : « Les parasites du chat »

** Lire également l’article de  Phyto-animaux : « Remèdes naturels pour animaux : une bonne solution ? »