Chez beaucoup de mammifères vivant dans nos contrées, la mue est un phénomène inévitable deux fois par an, au printemps et en automne.

Ce changement de pelage permet à l’animal d’adapter sa toison à la saison qui arrive : une robe allégée et plus fine pour les beaux jours, une fourrure épaisse et plus dense pour les mois froids.

Mais certains de nos chiens ou chats ont des difficultés à réaliser correctement ce changement de pelage : ils muent difficilement, les poils se mettent en paquets au lieu de tomber, ou alors ils perdent leurs poils anormalement toute l’année.

Parfois même, il y des problèmes de peau (squames ou pellicules, ulcérations, lésions de grattage, infection,…).

Pourquoi et comment les aider ? Ou mieux : comment éviter ces problèmes de mue ?

 

SOMMAIRE :

1. La peau est le plus grand organe du corps

2. La peau et ses annexes = les phanères

3. La fourrure

4. Les rôles de la peau

5. Le pelage normal chez l’animal en bonne santé

6. La mue

7. Les besoins nutritionnels de la peau et des poils

8. Les problèmes de pelage et de mue, ainsi que leur solution

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1. La peau est le plus grand organe du corps

Frontière anatomique délimitant le « soi » du « non-soi » (moi et… tous les autres), la peau est une barrière naturelle entre l’intérieur de l’individu et le monde extérieur.

Au même titre qu’un mur gigantesque protège le château-fort, la peau protège l’animal du reste du monde, de tous les ennemis extérieurs, macroscopiques et microscopiques.

Longtemps considérée comme une simple enveloppe, la peau est maintenant reconnue comme étant le plus grand organe du corps : en effet, il représente 12 à 24 % du poids corporel de l’animal, en fonction de l’âge.

Si la surface corporelle que représente la peau est difficile à mesurer, on peut par contre l’estimer grâce à un calcul. Pour cela, il existe une formule :

surface (en m²) =  (10,1 x poids (kg) 0,66)/ 100

Concrètement, voici quelques exemples chiffrés de la surface de peau en fonction du poids de l’animal :

chat ou chien de 2 kg  ⇨
 0,16 m²
chat ou chien de 4 kg  ⇨
 0,25 m²
chien de 20 kg  ⇨
 0,73 m²
chien de 32 kg  ⇨
 1 m²
chien de 80 kg  ⇨
 1,82 m²

Il existe un tableau de conversion poids – surface corporelle, avec le résultat déjà calculé pour chaque poids (ça augmente de kilo en kilo).

Il est utilisé pour doser les produits utilisés en chimiothérapie, car ils sont dosés non pas en fonction du poids de l’animal, mais en fonction de sa surface de peau.

NB : Paradoxalement, plus un animal est léger, plus sa surface de peau est importante en rapport de son (petit) poids.

Par comparaison, chez l’humain, la valeur moyenne de la surface corporelle est de 1,7 m². Chez la femme, elle est en moyenne de 1,6 m², alors que chez l’homme, cette valeur se situe près de 1,9 m².

Mais arrêtons là ces considérations mathématiques, et intéressons-nous plutôt à l’aspect biologique et médical de la peau.

 

2. La peau et ses annexes = les phanères

La peau des animaux est plus épaisse que celle de l’homme, et suivant les animaux, il y a encore des variations d’épaisseur notables (la peau du cheval est plus fine que celle du chien).

La peau est l’une des structures les plus complexes qui soit, car elle est constituée d’un nombre impressionnant de composants. Nous en résumons ici les plus importants.

Tout d’abord, la peau en elle-même :

la peau est composée de 3 couches, de plus en plus profondes :

  • la couche la plus externe : l’épiderme, comprenant notamment la couche cornée superficielle, composée essentiellement de cellules mortes (les kératinocytes)
  • la couche intermédiaire : le derme, dans lequel s’ancrent les racines des follicules pileux (les poils), ainsi que les glandes sébacées
  • la couche la plus profonde : l’hypoderme, contenant entre autres les vaisseaux sanguins et les nerfs de la peau.

Cette peau trouve son assise sur le tissu conjonctif sous-cutané, plus ou moins épais – car plus ou moins gras – suivant l’état d’embonpoint de l’animal.

Beaucoup de structures liées au sens du toucher, et donc de la sensibilité de l’animal, se trouvent dans la peau et l’informe de son environnement. Ce sont les récepteurs sensoriels qui renseignent l’animal de la température, la douleur, la variation de pression,….  (via les nocicepteurs, les cellules de Merkel, les corpuscules de Meissner, corpuscules de Pacini, de Ruffini,….).

Les annexes de la peau, regroupées sous le terme de « phanères » :

Très importants et très nombreux chez les animaux, les phanères sont des structures annexes et dérivées de la peau. Il s’agit des poils, des poils plus épais (moustaches, vibrisses et autres poils tactiles), mais aussi des griffes, des ergots, des coussinets plantaires, de la truffe (ainsi que des crins, des sabots et des châtaignes chez le cheval, le bec, la corne, les plumes ou les écailles chez d’autres animaux).

Ces phanères sont très intéressants à observer car, tout comme la peau, ils reflètent de l’état de santé de l’animal.

De composition plus épaisse et souvent plus solide que la peau, ces phanères sont constitués des mêmes cellules que l’épiderme, à savoir des kératinocytes.

 

3. La fourrure

Chez le chien ou le chat, elle est composée de deux types de poils :

–       le sous-poil, duvet, laine ou poil de bourre : tous ces noms désignent la même chose, à savoir la couche de poils assurant l’isolation de l’animal contre les saletés, le froid,… Ce sont des poils plus courts et plus denses que le reste du pelage ;

–       le poil de couverture ou poil de jarre : il s’agit du poil constituant la robe du chien, donc donnant la couleur du pelage de l’animal. Ces poils sont les plus longs et les plus soyeux.

Comme il y a beaucoup de races de chiens différentes, il est évident que le pelage des chiens fait montre d’une diversité impressionnante ! Et chez certaines races, la fourrure est telle qu’elle nécessite des  soins importants (chiens à robe particulièrement dense, chiens à poil dru ou à poil long, voire très long, chiens à « dreadlocks » du genre Puli,…).

D’autres races ayant une peau particulière, c’est cette dernière qui a besoin de soins particuliers (sharpei, chien nu,….).

Enfin, beaucoup de chiens nécessite juste un brossage ou un toilettage régulier, mais néanmoins indispensable (caniche, cocker,….).

 

4. Les rôles de la peau

Véritable barrière contre l’extérieur, la peau remplit beaucoup de fonctions importantes.

C’est une protection mécanique contre les agents physiques agressifs, de type insectes, microbes, rayons UV,…

C’est également une protection mécanique et chimique contre des substances naturelles agressives ou corrosives, des éléments industriels, des toxiques, des allergènes, certaines crèmes ou huiles de massage, etc.

La peau permet de « conserver l’intérieur » et d’assurer ce qu’on appelle l’homéostasie (= l’équilibre biochimique interne). Elle joue donc le rôle de système filtrant et isolant : la chaleur interne produite est conservée, cela évite la déshydratation,…

Découlant du point précédent, elle permet évidemment la régulation thermique : conserver la chaleur produite et empêcher le froid de rentrer.

Comme c’est aussi une surface de contact importante par rapport à l’extérieur, la peau est le principal organe de communication, permettant la sensibilité, les sensations diverses,…. (sens tactile).

Sans oublier l’importance de certaines réactions chimiques se déroulant dans la peau, notamment la transformation de la vitamine D, pour la rendre opérationnelle pour la fixation du calcium.

 

5. Le pelage normal chez l’animal en bonne santé

Le reflet de la bonne santé d’un animal se voit au niveau de sa peau et de son pelage.

Tout chien ou chat en bonne santé doit avoir un poil brillant, soyeux, comme verni.

Il doit « briller comme un sou neuf », quelle que soit la couleur de son pelage (noir, blanc, brun, crème,….).

Si ce n’est pas le cas, c’est que le chien ou chat n’est pas en parfaite santé !

Il peut ainsi avoir le poil sec, terne, raide, « piqué », en paquets,… ou bien il peut muer anormalement toute l’année.

Sa peau peut être couverte de pellicules (= squames), de croûtes, de plaies, d’ulcérations, de lésions de grattage, de surinfection bactérienne,….

Sa truffe et ses coussinets aussi peuvent refléter du mauvais état de l’animal : truffe grise, sèche, voire craquelée ou coussinets desséchés, peu souples, durs, abîmés, crevassés, voire fendus,…

Heureusement, des solutions simples et peu coûteuses peuvent aider votre animal à retrouver sa parfaite santé (voir paragraphe 8 « Les problèmes de pelage et de mue et leur solution« ).

 

6. La mue

Pour compliquer un peu les choses, les chiens ou les chats subissent normalement deux fois par an un phénomène inévitable : la mue.

Cela se fait de manière involontaire et automatique au printemps et en automne, puisque la mue est saisonnière et dépend de la variation de la photo-périodicité.

Elle permet d’adapter le pelage de l’animal à la saison qui se profile :

– une robe d’été, avec un poil plus court, plus léger et moins dense

– une robe d’hiver, avec des poils longs, plus fournis (et aussi une petite couche de graisse sous-cutanée pour renforcer l’isolation contre le froid hivernal).

C’est un événement qui paraît anodin mais qui épuise littéralement l’animal, au sens énergétique du terme, surtout pour la mue d’hiver.

En effet, ce changement de poils est très dépensier en énergie : cela nécessite une quantité impressionnante de matériaux pour synthétiser les nouveaux poils, et donc une quantité d’énergie incroyable pour cette fabrication.

Si les besoins en énergie et en matériaux nécessaires pour cette synthèse pileuse sont accrus, il faut que l’animal les trouve dans sa nourriture.

Si ce n’est pas le cas, il y aura des conséquences sur son organisme : carences, mue mal effectuée, peau et poils en mauvais état, problèmes dermatologiques,….

 

7. Les besoins nutritionnels de la peau et des poils

Pour faire simple, la peau et les poils ont besoin de 3 grands types de substances pour se renouveler:

  • des protéines et
  • des matières grasses,
  • ainsi que des substances complémentaires (vitamines et oligo-éléments).

Les protéines et les matières grasses doivent de préférence être d’origine animale. Les chiens et les chats étant des carnivores, ils trouvent normalement ces nutriments dans la viande et le poisson qu’ils mangent.

Mais malheureusement, les croquettes du marché contiennent plus de céréales que de viande (profit oblige !), ce qui carence nos animaux en matériaux pour leur mue.

Avec le temps, ces carences seront de plus en plus importantes, et l’état de la peau et du poil de votre chien ou de votre chat va de plus en plus se dégrader. Pour certains animaux, cela prendra quelques années, mais pour d’autres, quelques mois, voire quelques semaines, suffisent pour que leur mue se déroule mal et que leur pelage devienne tout vilain !

Ces protéines et matières grasses sont également la source de l’énergie nécessaire à cette synthèse pileuse augmentée. Les rations doivent donc être assez énergétiques, et l’animal doit être régulièrement vermifugé pour profiter au mieux de ses aliments.

Pour les substances complémentaires, elles sont de 2 ordres :

  • les vitamines, avec surtout la biotine, ou vitamine B8, LA vitamine de la peau et des poils
  • les oligo-éléments, avec notamment le zinc.

Elles peuvent se trouver dans la nourriture, ou être rajoutés sous forme de compléments alimentaires pour « booster » la repousse des poils s’il y a une éventuelle carence.

 Pour résumer :

Peau et  poils  = protéines + matières grasses + vitamine B8 + zinc + énergie (pour tout produire)

 

8. Les problèmes de pelage et de mue, ainsi que leur solution

Chez certains chiens ou chats, la mue ne s’effectue pas correctement : divers cas de figure peuvent se rencontrer.

 

A)  Soit la mue se fait mal  (elle commence mais s’arrête en cours de route) :

elle commence mais s’arrête en cours de route, laissant le chien à moitié dépoilé, avec des paquets de vieux poils, alternant avec des zones sans poil ou avec des poils courts, cassés.

  => Solution :

visiblement, le chien n’a vraiment pas ce qui lui faut dans sa nourriture pour mener à bien « cette mission ». La première chose sera de bien vermifuger l’animal, puis de reconsidérer son alimentation en général ! Pensez à rajouter surtout des protéines et des matières grasses d’origine animale en quantité correcte, ainsi qu’un complément alimentaire adapté pour la mue, au moins deux fois par an jusqu’à ce qu’il récupère un beau poil.

Compléments alimentaires disponibles chez Phyto-animaux :

–  Beauté du poil pour chien    et    Beauté du poil pour chat

–  Spécial Mue du chien    et     Spécial Mue du chat      pour les animaux à poil long,

  à donner 2 fois par an, pendant 15  jours lors de cette mue inachevé et pendant 1 semaine lors de la mue suivante (6 mois plus tard).

 

B)  Soit le chien perd ses poils non-stop toute l’année :

dans ce cas, il ne s’agit pas vraiment d’un problème de mue, mais plutôt d’un problème de mauvaise constitution des poils : comme ils ne sont pas de bonne qualité, ils tombent avant même la mue suivante.

Pour le chat, cela aura en plus comme conséquence qu’il va faire sa toilette non-stop, augmentant ainsi son sentiment d’angoisse (il va en faire un « toc » !). Mais cela pourra aussi être source de problèmes digestifs, avec accumulation de poils pouvant le faire vomir, ou…. le boucher (constitution d’égagropiles parfois obstruants).

=> Solution :

c’est un problème de mauvaise constitution des poils : ils ne sont pas de bonne qualité, alors ils tombent tout le temps car ils ne tiennent pas. Le problème se situe surtout au niveau des protéines : le chien ou le chat est nourri avec des protéines surtout végétales (céréales se trouvant dans les croquettes) au lieu des protéines animales. La solution est simple : augmenter la part de viande dans sa ration ! Vous l’aiderez aussi en rajoutant un complément alimentaire adéquat. Vous allez rapidement constater que les nouveaux poils tiennent mieux et plus longtemps. En tout cas, jusqu’à la mue suivante, ce qui est normal.

Compléments alimentaires disponibles chez Phyto-animaux :

–  Spécial Mue du chien    et     Spécial Mue du chat      pour les animaux à poil court ou à poil long long.

  à donner 2 à 3 fois par an (durant 1 semaine), en début de mue de printemps, d’automne et pendant l’hiver.

 

C)   Soit la mue se passe plus ou moins bien, mais que le pelage n’est pas parfait :

la mue a bien commencée mais…. n’a pas su se finir, car il manquait à l’animal ce « petit quelque chose » pour arriver à tout boucler correctement.

Quel que soit le problème de mue, c’est toujours une source d’inconfort pour l’animal (il veut se rouler, se gratter, il aime ou non qu’on le peigne,…) et aussi un risque potentiel pour sa santé.

En effet, l’accumulation de poils morts qui se mettent en paquets attirent les microbes et sous ces noeuds peuvent se développer des surinfections cutanées très prurigineuses, donnant lieu à des lésions de grattage, voire à une pyodermite. Sans compter les problèmes digestifs compliquants, suite à des toilettes intempestives chez le chat.

=> Solution :

ce manque peut concerner l’énergie nécessaire à la mue, ou l’une des substances impliquées dans la synthèse des poils (surtout les matières grasses, le zinc et la vitamine B8), d’où l’intérêt de bien vermifuger le chien ou le chat, et d’utiliser des compléments alimentaires lors de chaque mue de votre chien ou chat (ou au moins une fois par an, pour « recharger ses batteries » en vitamines et oligo-éléments).

Compléments alimentaires disponibles chez Phyto-animaux :

–  Beauté du poil pour chien    et    Beauté du poil pour chat

  à donner immédiatement, pendant 15 jours, pour l’aider à parachever sa mue.

 

D)     Pour le chien ou le chat qui a le poil terne, sec et/ou des pellicules :

il s’agit du même problème que la truffe sèche ou les coussinets craquelés : la peau et les phanères manquent de matières grasses permettant la cohésion des cellules de la couche cornée.

=>     Solution :

Dans ce cas, c’est l’apport de matières grasses d’origine animale qu’il faudra augmenter (gras de viande, fromages, poissons à l’huile et huile de colza pour les oméga-3,…).

 

Pour les propriétaires un peu désespérés par les problèmes de peau et de poils de leur chien ou chat, soyez rassuré : une rectification alimentaire permet de très vite aider votre animal.

En effet, après 15 jours à 3 semaines déjà, la situation dermatologique de votre chien ou de votre chat sera considérablement et visiblement améliorée !

 

Et pour finir, une anecdote…

Elle concerne un chien mais est valable pour le chat.

Il y a trois ans, un monsieur est venu à mon cabinet avec son chien de 9 ans qui avait de graves problèmes de peau et de poils depuis très longtemps (mue non-stop, poil sec, très vilain, une peau très abîmée par des croûtes,….).

Comme je m’en doutais, son chien était nourri exclusivement qu’avec des croquettes, et les traitements classiques n’avaient aucun effet positif sur son chien.

Après 3 semaines de rectification nutritionnelle, ainsi que des compléments alimentaires adéquats, je revois ce chien qui vient pour son rappel de vaccin. Je constate alors que le chien un poil beaucoup plus beau, plus soyeux et brillant, et surtout beaucoup plus long qu’avant !  Je le dis au propriétaire qui acquiesce à ma remarque et il me dit qu’en effet, c’est la première fois que son chien a un poil aussi long.

Je lui réponds alors que maintenant – finalement ! – son chien a un poil de longueur normale, et c’est donc la première fois depuis 9 ans qu’il voit la vraie longueur du pelage de son chien !

Mieux vaut tard que jamais !

 

Dr. Ariane
Phyto-animaux